dimanche 15 septembre 2013

Train de bambou et ville flottante


Voilà 10 jours déjà qu'on est au Cambodge et on adore!

Notre première escale fût aux temples d'Angkor. Presque toutes les personnes qui ont voyagé au Cambodge nous avait dit que c'est incroyable. La place à visiter en Asie semble-t-il. On a donc fait changer nos billets d'avion pour arriver là et pouvoir l'inclure à notre itinéraire. Nos attentes étaient donc peut-être trop élevées, mais on a été franchement déçu.

Pendant 2 jours, on a parcouru les sites d'Angkor sur nos vélos et c'est effectivement très beau. Malheureusement, comme la majorité des sites touristiques, on y va, on regarde, on prend des photos (les mêmes qu'on peut trouver sur google idéalement) puis on s'en va. Nous sommes heureusement dans la saison la plus creuse pour le tourisme au Cambodge soit septembre et octobre et malgré tout, les touristes descendent en masse des autobus. Bref, on a pas trouvé l'âme d'Angkor.

Heureusement, 95 % des touristes qui vont au Cambodge visitent les temples d'Angkor, la capitale Phnom Penh puis la plage à Siannoukville. En dehors de ça, c'est la campagne Khmer. Des étendues de rizières au relief plat habitées par des Cambodgiens aux sourires vraiment sincères.

On se permet donc des journées de 100-110 km sur nos vélos où de toute la journée, on ne rencontre pas un chat qui connaisse un autre mot d'Anglais que "Hello". Du bonheur... L'arrêt pour manger est toujours intéressante. Premièrement, il faut savoir identifier un restaurant, car tout est écrit en Khmer, ce qui ressemble à du chinois. En général, c'est un paquet de table en plastique sous un auvent. Alors on s'assoit puis on dit "niam" en faisant comme si on mangeait avec nos mains. Si notre interlocuteur fait des grands signes bizarres alors ce n'est probablement pas un restaurant. Si il revient avec de la nourriture, on sait qu'on est au bon endroit. On ne sait donc jamais ce que l'on commande, car ça c'est à un autre niveau. Heureusement, des fois, il y a d'autres clients, alors on peut pointer leur assiette si ça a l'air bon. On a même fait l'achat d'un dictionnaire en phonétique pour se faire comprendre, mais oubliez ça, l'accent québécois n'est pas compris ici.

À part ça, côté vélo, l'obstacle principal, c'est le 43 degré celcius affiché par notre thermomètre avec humidité. On pense honnêtement que ce n'est pas humainement possible de transpirer plus que nous. On boit 6 litres par jour à 2 et malgré tout, on reste déshydraté. Heureusement qu'on a droit à notre orage à chaque jour pour nous rafraichir. Rouler sous la pluie, c'est trop génial, on est tout sale et on rencontre pleins d'autres Cambodgiens aussi en vélos, mais qui réussissent à rester tout propres. Mystère de la vie...

Côté visite touristique. Nous avons passé 2 jours à Battambang dont une journée pour soigner la tourista à Marcou.  Nous nous rendions à Battambang dans le but d'aller faire du kayak sur la rivière Sangker et voir les pêcheurs et prendre des cours de cuisines, ce que l'on a fait.

Aussi, en se cherchant un lift pour aller au kayak, le chauffeur de tuk-tuk nous a d'abord proposé d'aller faire un tour sur le Bamboo train. Le principe, c'est qu'il y a une voie ferrée désaffectée. Les habitants du coin ont donc décidé de la recycler pour amener des choses d'un village à l'autre. Ils ont fabriqué des plateformes de Bamboo qu'ils ont mis sur des roues de trains avec un moteur à tondeuse. Lorsque deux trains se rencontrent, celui le moins chargé est vidé sur le bord de la voie et défait en pièces détachées pour ensuite être reconstruit l'autre côté. Le tout en moins de 1 minute. Bing bang, on a survolé la voie ferrée tout brisée en se disant que notre chauffeur devait être un professionnel. Par deux fois, on a dû démantibuler notre train, quel plaisir.

Après ça, on a sillonné des villages khmers jusqu'aux cavernes de la mort. Sur une montagne au milieu des plaines, il y a un temple bouddhiste qui a jadis servi de prison pendant les khmers rouges. À côté, il y a des cavernes que Pol Pot et son clan ont utilisé à des fins douteuses. Comme nous l'a expliqué l'enfant de 10 ans qui nous a servi de guide et qui nous répétait par coeur ses phrases apprises en Anglais : "Ici, dans la première caverne de 1975 à 1979, les khmers rouges lançaient les bébés dans le fond de la grotte pour les tuer. Ensuite, dans celle-ci que vous voyez à votre gauche, on amenait les adultes jusqu'au trou que vous pouvez voir là-haut, on leur tranchait la gorge et on les tirait dans le trou où ils tombaient ici." Un gros monument en vitre au fond de la grotte, rempli de crânes et autres ossements d'humains témoigne de ses événements tragiques d'il y a à peine 30 ans. Assez traumatisant. 

Pour terminer ces 10 jours, nous sommes allés à Kampong Luong, une ville de plus de 10 000 habitants sur l'eau. En effet, le Cambodge a un énorme lac en son centre qui grandit de 4 fois pendant la saison des pluies. Donc, lorsque la saison sèche arrive, chacune des maisons flottantes de la ville sont remorquées une à une des kilomètres plus loin. Sinon, pour le reste, ça ressemble à une ville normale avec la quincaillerie, la station-service, le bar karaoke... Mais les gens circulent en bateau.

Nous avons eu l'idée d'aller coucher dans la ville en question, alors on a embarqué nos vélos sur un petit bateau et on est allé couché chez une madame  qui a un plus gros bateau que les autres donc de la place pour nous. La vie est un spectacle ici, on a passé la journée à regarder les vendeuses ambulantes qui rament avec des bateaux surchargés de fruits et légumes, de poissons, de viande, de poulets vivants, de bric à brac...

Pour ce qui est de notre hôte, disons que c'est un drôle d'endroit. Un gecko qui te chie sur l'épaule, des chiens qui nous accueillent en urinant généreusement sur nos bagages, un rat dans notre chambre le matin. La toilette : un trou avec le lac au fond, 10 000 personnes qui font leur besoin dans l'eau tous les jours et tout le monde se lave autour en se baignant dans le lac. Nous avons pas osé demander avec quelle eau ils ont fait cuire notre riz. Du point de vue sanitaire, on repassera. À côté de notre chambre, il y avait 3 tables de pool où les ados de la ville sont débarqués en soirée. Devant notre chambre, un miroir et une chaise où notre proprio s'improvisait coiffeur pour les petits monsieur du coin. Le clou du spectacle, un singe en laisse que les enfants du quartier venaient écoeurer chacun leur tour. Quand il se sentait contrarier, il se tournait la tête entre les deux jambes nous exposant ses testicules pour nous montrer c'est qui le boss. Quand on est parti, il s'est agrippé à 2 mains sur nos roues de bicycle en faisant le beau. On est presque reparti avec un troisième partenaire.







1 commentaire:

  1. J'ai pas grand chose à dire mais je vous lis assidûment. Aussi, le nouille dépôt n'est malheureusement plus de ce monde.

    Fred

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